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Les Chtis québecois
4 août 2013

Déjà trois ans, la suite.

Après Sandrine, c'est donc à moi de vous faire part de ma rétrospective de ces trois dernières années.

Premier constat : le temps passe vite.

Avant de faire le bilan de ces premières années passées ici, je voudrais revenir sur ce que nous étions venus chercher en traversant la grande flaque.

Si nous avons décidé d'émigrer, c'était tout d'abord pour vivre une aventure (Sandrine m'a dit un jour "On n'a qu'une vie alors il faut en profiter"), avoir  une vie moins stressante, nous laissant plus de temps pour profiter de la vie, des enfants. Pour eux d'ailleurs, on voulait un système scolaire différent : basé non pas uniquement sur l'acquisition de connaissances mais aussi sur le développement de la personne. Nous cherchions aussi le côté nature, les grands espaces, la faune sauvage (bon pas trop sauvage quand même). Et je crois que d'un certain point de vue, je voulais me rapprocher de mes origines nord-américaines (30 ans en France et 30 ans en Amérique c'est un bon deal, non ? Pour les 30 suivants on verra ça plus tard).

Alors, est-ce que la mission est remplie ?

Pour le côté aventure, je penses que nous avons été servis et que ce n'est pas terminé. En effet, arriver dans un nouveaux pays, même parlant la même langue, ça dépayse. Contrairement à ce que doivent penser beaucoup de candidats à l'immigration québécoise, il y a un véritable choc culturel. Et ce dans à peu près tous les domaines : vie quotidienne, éducation des enfants, vision du monde, vie politique, etc. Par exemple, nous constatons que les enfants ont beaucoup plus d'autonomie, et plus tôt. Ce qui pour nous, au début en tout cas, nous effrayait un peu, car nous avions l'impression que les parents n'encadraient pas assez leurs progénitures, mais nous nous sommes rendus compte que cela ne nuisait pas à la sécurité, ni à la qualité de leur éducation (dans la plupart des cas).

Une vie moins stressante et plus de temps libre. En fait, en ce qui me concerne, ça a pris 2 ans 1/2 pour être vrai. Car le premier emploi que j'ai décroché été très stressant et je travaillais beaucoup. Je rentrais du travail brûlé, entre 6h et 7h, après des journées de 9 à 10h sans presque de pause, même pas pour luncher (heureusement mes collègues étaient très sympa et il y avait une bonne ambiance). Depuis maintenant 4 mois, tout ça a changé. Un nouvel emploi au gouvernement m'a apporté des horaires plus légers (et j'ai des pauses !), je rentre à la maison entre 4h et 5h selon les jours, no stress (encore un peu mais ça c'est plutôt lié au fait de ne pas encore tout maitriser), et maintenant j'ai du temps pour ma famille. Mais j'ai encore du mal à m'y faire et je dois parfois me forcer. Mais ça viendra, après tout, après plus de dix années d'emplois très prenant (de mon temps) faut que je me réadapte. Je verrais aussi une grosse différence cet hiver.

Et les enfants alors ? Je ne répèterais pas ce que Sandrine a déjà dit, mais je confirme que nous apprécions le système scolaire québécois, et nous trouvons que Colleen et Alexis se sont beaucoup développés en 3 ans. Alexis a cependant besoin de beaucoup d'attention et je compte bien mettre à profit mon nouveau timing pour être plus avec lui.

Pour le côté "nature", là aussi je penses pouvoir dire que nous sommes bien servis. L'impression d'espace est réel, les villes sont spacieuses, la nature est partout. Je ne compte plus le nombre de lacs, de rivières, de parcs naturels. Il y en a partout.

J'ajouterais que l'on ne se sent pas oppressé, dans le sens où les gens sont positifs, souriants, on ne ressent quasiment jamais d'agressivité. Les québécois sont par contre très critiques, mais au moins ils disent ce qu'ils pensent. Il est également vrai, comme Sandrine l'a dit, que dans une petite ville comme Shawinigan, où tout le monde se connais, c'est plus difficile de se faire une place.

Alors, le bilan de tout cela ?

En ce qui me concerne, je me sens bien ici, et même si j'ai trouvé ces 3 premières années stressante, je me vois rester encore pour un bout. Ce qui m'affecte le plus cependant c'est le sentiment de ne pas avoir réussi à être plus présent pour ma famille (ce qui devrait changer, voir plus haut), ce qui été pour moi un objectif important. La famille et les amis me manquent aussi bien sûr, mais avec les technologies actuelles (comme Skype), l'éloignement est plus supportable (sauf pour l'arrivée d'un nouveau membre dans la famille, suivez mon regard...). Et puis on reçoit de la visite à qui nous pouvons faire découvrir notre terre d'accueil.

Alors oui, notre prochain voyage en France fera du bien, bien que j'appréhende de soudain me rendre compte que beaucoup de choses me manquent plus que je ne l'imagine. Mais je me sens aussi bien chez moi, ici.

J'espère que Sandrine arrivera a faire sa place parce que cette aventure se vit à deux (bon ok, à quatre).

La prochaine étape, qui sera un pas de plus, est l'obtention de la citoyenneté canadienne. Mais là aussi il faudra de la patience car il y a environ deux ans d'attente en vue.

PS : Le témoignage des enfants suivra sous-peu.

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